Créatrice singulière, farouchement indépendante, Line Vautrin (1913-1997) imagina dans le Paris de l’immédiat après-guerre, des objets d’une intense poésie.
Poudriers, boîtes, broches, colliers ou cendriers de bronze doré, gravés ou émaillés, ils appartiennent à la fois à l’art du bijou, par leur délicatesse, et à la sculpture par leur présence.
Son humeur facétieuse et ludique, on la trouve notamment dans les rébus qui parsèment ses œuvres : elle s’amuse à découper des poèmes et proverbes de toujours, mêlant signes et symboles, pour les inscrire sur l’espace minime d’un presse-papiers ou d’un couvercle de boîte.
Son savoir plastique, Line Vautrin l’appliqua, à partir des années 1960 à une toute autre catégorie d’objets et à un matériau nouveau, qu’elle nomma « talosel ».
Elle le façonne, le découpe, le chauffe et crée des articles de décoration où elle pourra l’utiliser au mieux : pieds de lampe, tables, paravents et surtout, miroirs. Miroirs « de sorcière », miroirs convexes, trompeurs, aux cadres délicatement ouvragés, prêts à raconter une histoire. Toujours cette fantaisie malicieuse et poétique qui accompagne l’œuvre de Line Vautrin…